Le taux d’achèvement de la série la plus chère du monde semble décevoir l’industrie.
Image en couverture : © Prime Video
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L’échec des spin-off
De la même manière qu’il semble qu’un programme “Harry Potter” ait du mal à avoir du succès sans l’elfe Dobby, comme en atteste le fiasco des “Animaux Fantastiques” (qui devrait être largement amputé pour son opus final), il n’est pas certain qu’un programme “Seigneur des Anneaux” sans Gollum parvienne à engager les foules.
Qu’il s’agisse de la saga branlante sur Norbert Dragonneau, puis Gellert Grindelwald et Albus Dumbledore (et leur surprenante inclinaison), ou celle développant la Terre du Milieu durant le Second Âge, les deux ont en commun une franchise littéraire à succès, un précédent cinématographique record, un budget conséquent… et un échec relatif.
Peu de Potterhead retiendront quoi que ce soit des péripéties fastidieuses d’une saga où les “Animaux” servent de support bancal à une intrigue liquide, et les chiffres du média Hollywood Reporter viennent nous annoncer que l’adoption des fidèles de la famille Sacquet au nouveau show estampillé “Seigneur des Anneaux” semble plafonner en-deçà des standards de l’industrie.
Le taux d’achèvement des Anneaux de Pouvoir déçoit
En fait, seuls 37% des spectateurs US des “Anneaux de Pouvoir” auraient été au bout de la première saison, et si la statistique grimpe de 21% dans les autres pays du monde, à 45% de taux d’achèvement, être en dessous de 50% est un mauvais signal. Une règle non-officielle semble indiquer que Netflix coupe très largement ses séries en dessous de ce cap, d’où les nombreux arrêts (parfois incompris) de ces dernières années.
Un signal d’autant plus difficile que “Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir” est réputée être la série la plus chère de l’Histoire, avec un budget estimé à 1 milliards de dollars pour la seule première saison. Et une intrigue définie quant à elle sur cinq saisons… La série était aussi programmée pour être un produit d’appel important de la plateforme Prime Vidéo de Amazon, dans la Guerre du streaming qui oppose le géant avec Disney, Netflix ou encore HBO.
La série devait d’ailleurs venir concurrencer directement une autre grosse franchise Heroic fantasy, la série “House of the Dragon”, premier spin-off de la saga Game of Thrones de George R. R. Martin, bien adaptée par les showrunners Benioff et Weiss. Une série qui avait quant à elle bien fonctionné à l’automne dernier, même si les fans ne la valorisaient pas à la hauteur du show originel.
Mais pour la patronne d’Amazon Studios, Jennifer Salke, ce taux d’achèvement des “Anneaux de Pouvoir” n’est pas tant un marqueur d’échec que la conséquence d’un plan ambitieux, qui nécessitait que la saison 1 soit une saison “de mise en place” de l’univers.
Pourtant, derrière cette communication parfaitement adaptée, Hollywood Reporter cite des sources expliquant “ne pas pouvoir discerner” ce qu’elle et le Head of Television Vernon Sanders veulent faire : “Un showrunner avec une vaste expérience au studio a déclaré: «Il n’y a aucune vision de ce qu’est une émission Amazon Prime. Vous ne pouvez pas dire : ‘Ils défendent ce genre de narration.’ C’est complètement aléatoire ce qu’ils font et comment ils le font».
Dans ce contexte, on peut aisément supposer que les scores de la saison 2 décideront de l’espérance de vie des trois dernières saisons théoriques des “Anneaux de Pouvoir”.