L’orque “la plus seule du monde” Kiska est morte après douze ans à tourner en rond seule dans un bassin sale.
Image en couverture : © Phil Demers
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L’orque Kiska est morte en captivité
“Libérez Kiska, la dernière orque en captivité au Canada” : Voici le titre d’une pétition lancée sur la plateforme change.org, et dédiée à Kiska, une orque retenue dans le parc Marineland, en Ontario, au Canada. Une pétition lancée il y a plus d’un an, et qui compte à l’heure d’écrire ces lignes 584 746 signataires exactement. Seulement, après plus de 40 années passées en captivité, l’orque Kiska est décédée.
Celle que l’on appelait aussi “l’orque la plus seule du monde” avait été capturée dans les eaux islandaises, en 1979, il y a 43 ans maintenant, à l’âge de 2 ou 3 ans. Kiska était la dernière orque encore en captivité au Canada, et a passé ses 12 dernières années seule et isolée, détenue comme objet de divertissement, pour l’appât du gain, dans un bassin du parc de loisir Marineland, dans la ville de Niagara Falls.
Un drame
Et depuis plusieurs années, l’animal présentait des comportements anormaux, conséquence d’une vie de stress et d’ennui, mais aussi du manque de stimulation dû à sa captivité et sa solitude profonde. Elle avait acquis une bien triste notoriété dans le monde entier en 2021 lorsque Phil Demers avait posté une vidéo d’elle en train de se cogner la tête contre les parois en verre de son bassin :
Phil Demers est un ancien dresseur de mammifères marins qui travaillait dans le parc Marineland en question, et qui est depuis en lutte ouverte avec le parc, et désormais très engagé pour le bien-être et la libération des animaux, et qui a cofondé l’ONG “UrgentSeas”.
Dans une autre vidéo, on apprenait que les zones sombres de son bassin visibles sur les images étaient en fait “des années d’accumulation de matières fécales et de déchets”. Des conditions de vie abjecte, et un “propriétaire” qui n’a jamais fait le moindre pas dans le sens d’une libération de cette animale qui devenait petit à petit “folle”, emprisonnée et seule.
Les orques sont des mammifères sociaux, qui vivent et de déplacent en groupe, et des études estiment que les orques sauvages auraient une espérance de vie se portant à 60 ans pour les mâles, et jusqu’à 90 ans pour les femelles. Soit environ le double de l’âge qu’avait Kiska, qui vient donc de disparaitre, après quatre décennies de captivité, et douze ans d’isolement.
Une fin absolument triste pour cette pauvre orque. Mais qui ne marque pas la fin de l’engagement de Phil Demers et des nombreux autres militants qui partagaient et partageront encore ce combat. Ce 11 mars 2023, l’homme partageait d’ailleurs sa tristesse sur Twitter, mais aussi sa volonté de poursuivre dans cette voie :
“Ce matin, je suis reconnaissant envers les militants qui se sont battus pour Kiska, la dernière orque de MarineLand, jusqu’à son dernier souffle. Nous ne l’avons peut-être pas sauvée, mais son héritage, qui a inspiré de grands changements, perdure. Sa mort n’est pas vaine. Son histoire sera racontée. Nous n’avons jamais abandonné. Nous n’abandonnerons jamais. #RIPKiska”
Bon voyage Kiska.