Après 37 ans d’activité dans le paysage mode français, l’entreprise Cop.Copine disparaît.
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Cop.Copine, presque quarante ans dans le paysage mode des françaises
En 1973, deux frères, Léon et Alain Nédélian créent l’entreprise NED, une structure familiale qui produit et commercialise du prêt-à-porter féminin. En 1986, l’entreprise évolue et crée Copain-Copine “qui propose des collections plus créatives, plus jeunes et plus dynamiques”. Le succès est au rendez-vous et lance l’aventure nationale de la marque. En 1993, la marque fait légèrement évoluer son nom, et passe à “Cop.Copine”.
Pendant deux décennies, l’entreprise suit une croissance régulière, et multiplie les implantations dans les centre-villes français, gagnant ainsi largement en notoriété, et en clientèle.
Côté style, Cop.Copine a su se créer une identité propre sur trois décennies, avec des vêtements aux coupes originales, souvent asymétriques ou avec des superpositions de tissus et de matière. Et la marque jouait beaucoup des imprimés graphiques.
Ces dernières années, Cop.Copine se positionnait sur le milieu de gamme : des robes entre 140€ et 210€, avec une moyenne autour de 170€, des tops (tshirts, chemises, etc) entre 60€ et 130€, des pantalons entre 100€ et 150€ et des combis à 200 et quelques. La gamme était complétée avec des chaussures entre 100 et 200€ et des manteaux pouvant monter à 300€, ou encore divers accessoires (ceintures, bonnets, etc).
Dissolution et liquidation pour l’entreprise
En 2021, Cop.Copine revendiquait 24 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon son directeur général, mais devait seulement “avoisiner les 20 millions pour 2022″… mais avec près de 10 millions d’euros de passif. Même si l’entreprise a eu droit à un PGE de cinq millions, elle n’a pas réussi à redresser la barre financièrement. Et l’entreprise a été placée en redressement judiciaire le 7 novembre 2022.
Mais aucun repreneur ne s’est manifesté pour reprendre Cop.Copine dans son ensemble. Début 2023, l’entreprise revendique 72 magasins, entre ses boutiques classiques et ses implantations “outlets” dans les villages de marques, comme la “Vallée Village” en Ile-de-France. Au niveau des autres actifs, Cop.Copine a aussi son siège, basé à Romainville (93), et sa marque.
“Dans le contexte d’un marché du prêt-à-porter très difficile et en profonde mutation, il s’est avéré impossible à trouver”, expose à FashionNetwork.com l’entreprise, qui connaissait une situation économique “très dégradée” depuis plusieurs mois.
Si aucune offre de reprise intégrale n’a été faite, plusieurs offres de reprises partielles ont été déposées, et un dossier a été validé par le tribunal de commerce de Bobigny le 31 janvier 2023. Le groupe de p-a-p féminin “Antonelle”, qui avait racheté Un Jour Ailleurs en 2020, et est positionné sur la même gamme que Cop.copine, va reprendre une partie de l’activité.
Dans le détail, Fashion Network explique dans un article dédié que Antonelle acquiert “23 des 48 succursales Cop.Copine, ainsi qu’une partie des stocks qu’il pourra vendre sous six mois”. Ensuite, les magasins Cop.copine seront basculés sous enseigne Antonelle. Surtout, les 51 salariés travaillant dans ces magasins seront repris par Antonelle, sauvegardant ces emplois.
Les autres boutiques seront en revanche liquidées dans les prochaines semaines, et les 90 salariés restants seront l’objet d’un plan social. Dans un communiqué, la famille Nédélian s’attriste : “Ce sera la fin de notre belle marque française après 37 ans de création placée sous le signe de l’originalité et du savoir-faire à la française”. Et l’entreprise et sa famille fondatrice tiennent à remercier leurs clientes “pour leur soutien et leur fidélité à nos côtés pendant toutes ces années”.
Alors, après 37 ans à habiller les françaises, Cop.Copine disparaît…