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La lingerie française Luxam va disparaître

C'est la fin de l'aventure pour la lingerie Made in France "Luxam", qui annonce sa mise en liquidation judiciaire.

C’est la fin de l’aventure pour la lingerie Made in France “Luxam”, qui disparait en 2023.

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Si l’on ne tient pas compte de la très belle forme du segment luxe/très haut de gamme, le secteur de l’habillement français est en grande difficulté, et 2023 semble être une année fatale pour de nombreuses enseignes.

Il y a quelques semaines, nous relations la disparition de Cop.Copine, après plus de trente années d’existence. Une fin qui suivait la liquidation de Camaïeu (plus de 500 boutiques en France), fin 2022, et qui se faisait dans le même temps que d’autres marques comme Andre, San Marina, Kookai… On sait aussi que Go Sport et la filiale française de Gap sont dans une situation “compliquée”.

Alors, dans ce contexte générale obscur, l’annonce qu’une petite marque de lingerie met elle aussi la clef sous la porte pourrait sembler anecdotique. Seulement, Luxam avait fait un choix, celui de produire ses dessous en France. L’entreprise participait ainsi à un retour souhaité de la production textile sur le sol français. La production était faite à Montfaucon, en Haute-Loire, par une petite équipe de couturières. Et la marque affichait fièrement cette production 100% française sur la page d’accueil de son site.

Mais l’aventure s’arrête finalement, après huit ans : “La semaine prochaine, j’annoncerai au Tribunal de commerce du Puy-en-Velay que la société est en état de cessation des paiements, ce qui conduira à sa mise en liquidation judiciaire” a expliqué le patron de Luxam, Marc Nachba à l’AFP, et repris par FashionUnited.

Avec la fermeture de Luxam, la disparition dune vingtaine d’emplois directs (dont une dizaine au sein de “CVH Lingerie”, entité indépendante affectée à la production), mais aussi de celui de quelques 110 vendeuses à domicile “qui ont de plus en plus de mal à écouler nos produits hauts de gamme”. Une triste nouvelle pour ces femmes.

En cause selon le dirigeant “l’engouement pour la fast-fashion” de ses clientes, tournées vers des “articles de médiocre qualité vendus une poignée d’euros”. Une explication qui s’inscrit dans un contexte de forte inflation, mais pas que : Luxam avait déjà fait l’objet d’un premier redressement judiciaire en 2019. Toujours à l’AFP, Marc Nachba avoue son malaise : “On s’est battu, avec l’aide de la région, pour sauver l’emploi et éviter cette issue que je vis super mal, mais l’an dernier les ventes ont reculé de 40%”.

Une situation financière récente catastrophique, et un contexte de grande difficulté accumulé depuis plusieurs années, auront donc eu raison des jolies confections de cette marque de lingerie Made in France.