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Des violons imprimés en 3D, pour en démocratiser l’apprentissage

Des violons sont imprimés en 3D pour permettre l'apprentissage de l'instrument en évitant les couts élevés.

Parvenir à imprimer des violons en 3D pour en simplifier l’accès aux jeunes musiciens, voilà le projet de l’association américaine AVIVA Young Artists.

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Le 9 juin 2022, un violon Stradivarius était vendu à New York, pour la modique somme de 15,34 millions de dollars. Un prix extraordinaire, qui venait s’approcher de très près du record existant, un violon cédé moyennant 15,89 millions de dollars, en 2011 à Londres.

L’instrument pourrait être né dans sa forme définitive il y a tout juste 500 ans, entre 1520 et 1522, puisque la première mention écrite y faisant référence date de 1523, dans un registre de Savoie, où il apparait sous le nom de “vyollon“.

Mais les siècles n’ont pas donné au violon une plus grande facilité d’accès qu’au moyen-âge, et la pièce reste aussi difficile à concevoir pour les luthiers qu’à manier pour les apprentis. Conséquence : l’apprentissage du violon est bien souvent un loisir de familles aisées. Difficile d’imaginer des dizaines de violons, d’une valeur généralement supérieure au millier d’euros, laissés à la disposition de jeunes élèves fougueux dans une école ou un collège publique.

Une donne que veut changer l’Acoustical Society of America, grâce à son programme “AVIVA Young Artists“, spécialisé dans l’éducation musicale pour les jeunes violonistes, lancé en 2012. Leur volonté est de parvenir à imprimer en 3D des violons “durables et peu coûteux”, à destination des étudiants en musique. Mais cette impression ne doit pour autant pas être préjudiciable à la qualité de l’outil proposé, qui, sans être un Stradivarius bien sûr, doit faire sortir des ondes sonores de qualité.

La fondatrice et directrice du programme AVIVA Young Artists Mary-Elizabeth Brown explique leur philosophie dans un communiqué dédié :

“L’inspiration de notre équipe prend racine à de multiples endroits. Nos objectifs étaient d’explorer le nouveau monde sonore créé par l’utilisation de nouveaux matériaux, de tirer parti des nouvelles technologies utilisées dans d’autres disciplines, et de rendre l’éducation musicale durable et accessible grâce à l’impression d’instruments plus durables.”

Le violon imprimé en 3D que l’équipe a réussi à mettre au point a été créé autour de deux parties, dans deux matériaux. Le “corps” du violon est imprimé avec un plastique polymère, de la même manière qu’un violon acoustique traditionnel, et conçu pour produire un son résonnant, tandis que le manche et la touche sont imprimés dans un plastique ABS lisse pour être confortable dans les mains du musicien. Le résultat présente un violon produisant un son plus sombre et plus doux que les instruments traditionnels, ce qui leur donnerait un certain charme supplémentaire.

Fort de ce succès technique, l’équipe de Mme Brown va maintenant devoir développer un process d’industrialisation, destiné à optimiser les coûts, et permettre la réalisation de substantielles économies d’échelles :

“La prochaine étape consistera à étudier les modifications de conception ainsi que les efforts visant à réduire les coûts de production tout en rendant ces instruments plus largement disponibles.”

Pourtant, AVIVA Young Artists parle sur son site d’un coût d’impression de 7$, et d’un coût d’assemblage inférieur à 30$. Des coûts déjà très en deçà des centaines voire milliers de dollars du prix d’un violon neuf, ou d’occasion. Une très belle initiative prometteuse qui devrait permettre de démocratiser l’apprentissage du violon !