Alors que l’éolien classique a des difficultés à prouver son côté écologique, une gigantesque éolienne en bois va être testée en Suède.
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L’éolien : peu productif et très polluant
On sait d’après les données publiées par l’Insee en février 2023 comment la France produit son énergie de manière très granulaire, et notamment la part des énergies alternatives (l’hydraulique, l’éolien, le photovoltaïque, le géothermique et la production issue des énergies marines) dans le mix énergétique.
En 2011, l’ensemble de ces énergies produisaient 67 TWh, soit 11,6% de l’énergie totale produite en France. Dix ans plus tard, le niveau se monte à 118 TWh en 2021, soit 21,2% de l’énergie totale produite. Soit un doublement de ce type de production d’énergie en une décennie, alors que dans le même temps l’énergie thermique est restée sensiblement équivalente : 64 TWh en 2011 (11,2% de l’énergie totale produite), et 58 TWh en 2021, soit 10,5% de l’énergie totale produite.
Reste que leur niveau est bas, et que l’éolien (qui n’en est qu’une partie) n’est pas une solution qui peut se targuer d’être réellement écologique. Sur la photo ci-dessous, qui a été prise par l’artiste Benjamin Rasmussen et nous vient des Etats-Unis, on voit des dizaines de pales d’éolienne en train d’être enfouies sous terre.
Plus largement, les éoliennes sont néfastes pour les sols, puisqu’elles reposent sur des fondations colossales, polluantes et lourdes. On parle de 880 tonnes de béton et d’acier et d’un bilan total de 816 tonnes de CO2 lors de la fabrication, pour une éolienne de 2 MW, d’après le site Révolution Energétique.
Et au sommet, les pales des éoliennes sont constituées de matériaux composites, à base de fibres de verre ou de carbone, qui sont très difficiles à recycler. En février 2019, le site Révolution Energétique toujours avançait le chiffre de 50 000 tonnes de pales déclassées “d’ici 2021”, soit en moins de deux ans. Des pales qui finissent donc broyées, enfouies, ou incinérées, ou parfois converties en mobilier urbain.
Des constats difficiles et des solutions qui ne peuvent pas vraiment satisfaire une population française qui incline dans le sens d’une écologie réelle, concrète et non fictive et contre-productive.
Des éoliennes en bois gigantesques
Le 30 mars 2023, une bonne nouvelle pour le secteur éolien est toutefois arrivée du nord de l’Europe : la Suède. On y apprend qu’un partenariat entre deux entreprises va produire des éoliennes en bois ! “Modvion” et “RWE Renewables Sweden AB” annoncent travailler ensemble pour fournir des tours en bois “aux futurs parcs éoliens terrestres de RWE”. Pour l’instant, le premier objectif est de vérifier “la technologie” des éoliennes en bois : résistance, solidité, durabilité…
C’est du bois lamellé-collé qui a été finalement choisi par les industriels pour construire cette éolienne en bois. Dans le communiqué dédié, l’explication est donnée sur ce choix :
“Le bois lamellé est plus résistant que l’acier proportionnellement à son poids, ce qui signifie des tours plus légères et moins besoin de renforts coûteux. Les tours sont construites en modules qui peuvent être facilement transportés, sans avoir besoin de transports spéciaux coûteux, de fermetures de routes et de longues procédures d’autorisation.”
Une éolienne en bois aussi résistante que son équivalent en acier, mais moins couteuse écologiquement dans son développement et son acheminement.
De plus, d’après une analyse de l’institut de recherche suédois “RISE”, l’utilisation d’une tour en bois réduirait les émissions de 90 % par rapport à une tour en acier conventionnelle “de même hauteur et charge”. Et en considérant que le bois stocke aussi du carbone (lorsqu’il pousse), l’impact climatique de la tour serait même plus faible encore : “Les arbres en croissance fixent le dioxyde de carbone, qui est stocké dans les produits du bois qui agissent comme un puits de carbone. La construction en bois permet des réductions d’émissions radicales par rapport aux matériaux conventionnels tels que l’acier et le béton.”
Et les ambitions pour ces éoliennes en bois ne sont pas revues à la baisse par rapport aux éoliennes classiques, puisque le plan est d’édifier une éolienne en bois de 150 mètres de haut, capable de produire 2 mégawatts, pour ce premier essai ! Soit une éolienne en bois de la moitié de la hauteur de la tour Eiffel, à Paris. Mais Modvion a même dans ses cartons une installation de 6 mégawatts, qui deviendraient alors l’une des plus grandes éoliennes du monde !
