Avec un second HLS, et des échéances sur Artemis 3 puis 4, SpaceX et la Nasa ont des ambitions lunaires.
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Le programme Artemis et ses différentes phases
Le programme Artemis de la Nasa est l’un des projets scientifiques les plus ambitieux de notre ère, et le fondement des prochaines avancées spatiales de l’homme.
Dans la nuit du 15 au 16 novembre 2022, la Nasa a fait décoller son premier vaisseau dans le cadre de la première phase du programme, nommée Artemis I.
L’objectif de ce programme est de tester et valider le nouveau lanceur “Space Launch System” (SLS), le vaisseau “Orion” (et son bouclier thermique), et d’effectuer des tests en condition réelle, en orbite terrestre mais surtout à destination et au retour de la Lune. Lors de ce premier vol d’Orion, le vaisseau ira à 450 000 km de la Terre, et 64 000 km au-delà de la face cachée de la Lune, “transportant des charges utiles scientifiques et technologiques destinées à améliorer notre compréhension de la science lunaire, des développements technologiques et du rayonnement dans l’espace lointain” d’après la Nasa.
A partir de 2024, la seconde phase Artemis II devra convoyer un équipage humain en orbite autour de la Lune, toujours via le système SLS et Orion. Une première pour l’Homme depuis Apollo 17, en 1972, il y a plus de cinquante ans.
A l’horizon 2025, Artemis III devra amener un équipage à la surface de notre satellite, et permettre à l’Homme de fouler le sol de la Lune ! L’équipage comprendrait quatre personnes, dont deux seulement rejoindraient le sol lunaire via un Human Landing System (HLS), pour y séjourner six jours.
Le HLS de SpaceX
Afin de respecter un calendrier compliqué et serré dans le temps, la Nasa a fait le choix d’externaliser une partie des éléments du programme Artemis à des sociétés privées. Le module en charge de déposé des humains à la surface de la Lune, “Human Landing System” en anglais (ou HLS) en fait partie. Dès 2019 et l’annonce du programme, la Nasa avait lancé l’appel d’offre, avant d’annoncer retenir SpaceX (société d’Elon Musk) en 2021, face à Blue Origin de Jeff Bezos, et Dynetics. Ce choix se faisait dans le cadre du contrat Next Space Technologies for Exploration Partnerships-2. La proposition de SpaceX est une déclinaison de sa fusée maison, spécialement adaptée : le Starship HLS.
Seulement, la Nasa avait la possibilité de retenir deux solutions pour ce HLS, ce qu’elle n’a pas fait. Blue Origin avait déposé plusieurs recours, arguant “d’impossibilités techniques” pour SpaceX notamment. Toutes ont été déboutées par la justice et l’administration américaine. Mais le choix de la Nasa était aussi vu d’un mauvais oeil, faisant courir un risque au programme en cas de défaillance de l’opérateur exclusif retenu.
Et la Nasa a décidé d’amender le contrat NextSTEP-2 initial conclus en 2021, et de demander à SpaceX de fournir un second système, en vue de la phase suivante : Artemis IV. SpaceX devrait donc fournir un second système HLS, plus complet, et plus pérenne. Ce système doit permettre de transporter non-plus deux mais quatre personnes à la surface de la Lune. Mais surtout être compatible avec la station spatiale Gateway, prévue en orbite autour de la Lune. Une base que la Nasa veut cruciale pour mettre en place des échanges réguliers entre la Terre et la Lune, et non plus des missions ponctuelles, chères et dangereuses. Pour ce second module, la cible commune entre SpaceX et la Nasa est 2027, dans cinq ans.
Une modification qui se couple à une enveloppe budgétaire estimée à 1,15 milliards de dollars par la Nasa. “Ain’t no business like space business“…