Pranjali Awasthi avait pu essayer en avant-première GPT-3 : elle a ensuite créé une start-up à quatorze ans, et celle-ci est déjà valorisée 12 millions de dollars aujourd’hui.
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Le parcours de Pranjali Awasthi
Le père de Pranjali Awasthi est ingénieur, et “croit que l’informatique est un cours qui devrait être enseigné parallèlement aux autres cours de base” à l’école. Une vision qui est probablement essentielle dans le succès de sa fille, qui est aujourd’hui à la tête d’une start-up évoluant dans le domaine de l’intelligence artificielle, à seize ans seulement.
Mais si Pranjali Awasthi est aujourd’hui virtuellement multi-millionnaire, ce n’est pas seulement parce qu’elle a “commencé le code à l’âge de sept ans”, ou parce que sa famille a déménagé de l’Inde vers la Floride lorsqu’elle a 11 ans (ce qui lui a permis de “suivre des cours d’informatique et participer à des compétitions de mathématiques”).
Mais parce qu’elle a commencé à utiliser très tôt… ChatGPT !
L’une des premières utilisatrices au monde de ChatGPT, dès 2020
Pour le média USA Business Insider, elle raconte qu’à 13 ans seulement, elle commence à faire un stage dans un laboratoire de recherche universitaires, à la Florida Internal University. Elle travaille alors sur des projets en machine learning, tout en allant au collège. En 2020, à cause de la pandémie, ses cours passent en 100% virtuel, et elle en profite pour accroître son volume horaire : “j’étais en stage 20 heures par semaine”.
Elle détaille cette expérience cruciale : “Mes tâches consistaient à effectuer des recherches, à extraire des données et à créer des revues de littérature.”
Mais surtout, vient le moment clef qui a fait basculé sa jeune vie d’étudiante brillante et précoce : son essai de la version bêta de ChatGPT, dès 2020 (!) : “En 2020, OpenAI a publié sa version bêta ChatGPT-3, et je savais que nous pouvions l’utiliser pour faciliter l’extraction et la synthèse des données de recherche.”
De là lui vient l’idée de son entreprise : “En tant que stagiaire effectuant de nombreuses recherches pointues, j’étais parfaitement consciente de la difficulté de trouver exactement ce dont vous aviez besoin sur les moteurs de recherche. J’ai commencé à réfléchir à la façon dont l’IA pourrait résoudre ce problème. C’était la graine de mon entreprise, Delv.AI.”
Delv.AI n’est pour autant pas encore une idée complètement définie, “mais je savais que je voulais créer une entreprise utilisant le machine learning pour extraire des données et éliminer les silos de données”.
De l’incubateur au MVP
En 2021, elle passe à une “Miami Hack Week”, un hackaton, où elle rencontre deux associés de Backend Capital, Lucy Guo et Dave Fontenot. Surtout, ils sont les co-fondateurs de “HF0”, un incubateur de start-up basé à San Francisco et à Miami.
Un incubateur qu’elle intègre alors, pour un programme de 12 semaines, à partir de septembre. Pour l’anecdote, l’incubateur lui paye “l’aller-retour jusqu’à la maison via Uber tous les jours”, entre autres.
La contrepartie est qu’elle cède une fraction des parts de sa future entreprise. “Mes parents m’ont dit que je devrais saisir cette opportunité, et que le réseau à lui seul en vaudrait la peine”, explique Pranjali Awasthi, qui n’a alors que quatorze ans, et doit aussi aller… à l’école : “Du coup, j’ai fait un mot d’absence pour le lycée.”
À ce moment-là, son idée d’entreprise mûrit et prend forme. Son constat est simple : “À mesure que de plus en plus de contenus sont mis en ligne, il devient de plus en plus difficile pour les internautes de trouver les bonnes informations, surtout lorsque ces informations sont très spécifiques.”
Pour elle “une IA spécialement conçue pourrait être la réponse à une meilleure expérience client”. Alors “Delv.AI aide les chercheurs à tirer parti de l’IA pour trouver exactement les informations qu’ils recherchent.”
Finalement, elle lance la version bêta de Delv.AI sur Product Hunt (une plateforme permettant aux gens de partager des logiciels gratuitement) le jour de ses 15 ans. Une décision très positive : “C’est devenu le produit numéro trois du jour.” se souvient-elle.
Du MVP à une start-up valorisée 12 millions de dollars
Fin 2021, le programme de 12 semaines à HF0 se termine, marqué par une journée de démonstration destinée aux investisseurs. Après avoir présenté Delv.ai, Pranjali Awasthi obtient son tout premier investissement, de On Deck et Village Global.
Une somme qui lui permet dès le début de l’année 2022 d’embaucher mon premier ingénieur, et de créer son MVP (produit minimum viable). Elle raconte que le réseau “solide” créé avec la communauté IA lors de son programme à HF0 a été très utile, notamment pour lever d’autres fonds dans les mois qui ont suivi. “Mon succès sur Product Hunt a ajouté à l’élan.”, note aussi l’adolescente.
Finalement, elle lève 450 000$ au total “auprès d’une combinaison de fonds et d’investisseurs providentiels”, dont Lucy Guo et Village Global. Ce qui fait que Delv.ai, sa société, est actuellement évalué à environ 12 millions de dollars !
Une jeune chef d’entreprise dans l’IA
Avec ces fonds, importants mais relativement modeste à l’échelle des salaires de l’industrie de la tech, et plus encore du domaine de l’intelligence artificielle, elle dirige désormais une petit équipe… et travaille plus que jamais !
Elle raconte :
“Je dirige une petite team, mais je fais quand même une grande partie du travail. Je commence ma journée en courant et en me préparant pour le point quotidien de mon équipe. Comme les membres de mon équipe sont plus âgés que moi, une bonne communication est essentielle, tout comme savoir quand prendre les rênes.
En tant que jeune fondateur, je dois être clair dans la communication de la mission de l’entreprise et rappeler à tous que nous devons travailler ensemble à distance.
Après le point, je code et gère mon équipe d’ingénieurs. Il y a beaucoup de choses logistiques à gérer. Je suis actuellement la seule personne à gérer les RH et les opérations. Nous avons récemment embauché quelqu’un pour nous aider dans le service client et les ventes et recrutons des ingénieurs à l’étranger.
J’arrête la journée en envoyant des e-mails, en m’occupant des demandes des utilisateurs, en dînant, puis en dormant.”
Les études et l’avenir
Si Pranjali Awasthi essaye de prendre du temps pour “jouer d’un instrument ou faire une partie de badminton”, elle est essentiellement consacrée au développement de sa future licorne (ce ne sont pas ses mots). Aussi, les études ne sont plus aujourd’hui une option, même si elle a validé l’équivalent du bac en juillet 2023, pour ses parents, et à distance.
Pour elle, l’université, ce sera « peut-être un jour »… Même si “Ma décision de ne pas aller à l’université est difficile” pour ses parents, “mais ils comprennent” : “J’ai beaucoup de responsabilités et je suis passionnée par ce que je construis.”
Pour en savoir plus (ou pour postuler) : https://www.delv.ai/