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Des dizaines de milliers d’emplois supprimés par les GAFAM

Après Twitter, ce sont maintenant Salesforce, Meta, Alphabet, Amazon, Microsoft, et bien d'autres, qui licencient des milliers de personnes.

Après Twitter, ce sont maintenant Google, Amazon, Facebook, Microsoft, et bien d’autres, qui licencient des milliers de personnes.

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Twitter licencie massivement

Lorsque Elon Musk a parlé d’acheter son réseau social favori Twitter, moyennant une offre largement surévaluée à plus de 40 milliards de dollars, il n’y a pas que le secteur de la tech qui a regardé “l’affaire” avec un oeil rieur. Pourtant, bientôt un an après la toute première étape, et trois mois après que Elon soit devenu “Chief Twit”, il semble qu’un effet boule de neige touchant les plus grosses entreprises tech ne puissent plus leur permettre de regarder de haut le patron de Twitter et Tesla.

Parce que, quand Musk devient officiellement patron de son coûteux caprice, il sait qu’il a surpayé un puit sans fond, qui aspire les capitaux sans générer un chiffre d’affaires un tant soit peu en rapport : Twitter consomme beaucoup d’argent, et en produit trop peu. La raison principale que désigne celui qui est encore l’homme le plus riche du monde ? La masse salariale, pléthorique. Alors, le milliardaire tranche dans le vif, et licencie à la grosse, sans avoir vraiment en vue les impacts de ces postes supprimés : “tant pis, on verra”. En tout, ce sont entre 3500 et 4000 employés de Twitter qui seront directement remerciés, ou qui partiront de leur propre chef, sur le quatrième trimestre 2022, soit plus de 50% des effectifs.

Le monde se montre scandalisé, tant en France bien sûr, où renvoyer des gens du jour au lendemain semble autant impossible que totalement scandaleux, légitimement. Mais aussi de l’autre côté de l’atlantique, aux Etats-Unis, où la manière de faire ne choque pas tant que le halo idéologique et politique qui semble émaner des licenciements : Elon Musk ne veut plus de la censure de gauche, dite “woke”, qui caractérise Twitter, et prône une liberté d’expression absolue. A tort, à raison, l’objet n’est pas là. Mais mettre à la porte, par email, parfois en pleine nuit, 50% de l’effectif de l’une des entreprises du secteur de la tech les plus en vues du monde (depuis l’essor des réseaux sociaux) passe mal.

Oui mais voilà… Twitter a des problèmes de rentabilité, et de trésorerie, mais rien qui soit nouveau ou inconnu des observateurs. Comme beaucoup de mastodontes “tech”, la croissance, la captation et la rétention des utilisateurs priment sur la rentabilité, parfois pendant très longtemps, comme ce fut le cas pour Uber.

Microsoft, Google, Amazon, Facebook… licencient également en masse

Mais pour les autres géants du secteur des technologies, les choses sont quelque peu différentes : depuis environ un an, toutes les actions sont dans le rouge vif :

  • La valeur en bourse de Microsoft a chuté de 2 580 milliards de dollars à le 20 novembre 2021 à 1 650 début novembre 2022.
  • Google est passé de 1980 milliards le 20 novembre 2021 à 1 120 milliards début novembre 2022
  • Amazon est passé de 1 880 milliards début juillet 2021 à 855 milliards fin décembre 2022, devenant d’ailleurs la première entreprise à perdre un trillion de dollars… (voir notre article sur le sujet)
  • Tesla est passé de 1 210 milliards début novembre 2021 à 355 milliards début janvier 2023, faisant faire à Elon Musk la plus grande perte de fortune de l’Histoire !
  • Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) est passé de plus de 1000 milliards fin août 2021 à 240 milliards début novembre 2021.

Et cette liste peut être continuée longtemps : Nvidia est passé de 822 à 279 milliards, Samsung de 550 à 248, et même Apple a perdu presque un tiers de sa valeur, passant d’environ 3000 milliards de dollars en décembre 2021 à seulement 2000 et quelques en janvier 2023.

Alors, depuis quelques semaines, les entreprises du secteur qui regardaient Twitter en se bouchant le nez il y a trois mois passent à l’action, et imitent le réseau social : Les GAFAM dégraissent. Et chacune y va de sa grande coupe dans sa masse salariale :

  • Google et sa maison-mère Alphabet annonce le 20 janvier 2023 supprimer 6% de ses effectifs, ce qui touchera 12 000 emplois
  • Amazon annonçait le 5 janvier supprimer 18 000 emplois
  • Facebook et sa maison-mère Meta annonçaient 11 000 licenciements, soit 13% des effectifs début novembre 2022
  • Microsoft annonçait le 18 janvier 2023 10 000 suppressions d’emplois, soit près de 5% de ses effectifs mondiaux
  • Même l’entreprise Salesforce, moins connue des particuliers, mais connue de toutes les grandes entreprises, annonçait le 4 janvier réduire ses effectifs de 10 % après avoir embauché « trop de personnes » pendant la pandémie, soit plus de 7 000 employés

Soit un total de 62000 emplois supprimés, en comptant Twitter. Certains journalistes parlent d’un total de 200 000 dans tout le secteur. Seul Apple n’a annoncé aucune suppression parmi les Gafam, mais n’est-ce qu’une question de temps, alors que les iPhone 14 peinent à trouver leur public ?