Accompagnant la tendance d’adoption massive des IA génératives, les EAU vont les introduire dans les établissements scolaires, en support des enseignants.
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Des tuteurs ChatGPT dans les écoles des Emirats arabes unis
Mais où s’arrêtera la folie ChatGPT ? Nul ne le sait, à date. Mais de folie, il peut bien sembler réellement en être question.
Alors que l’IA de OpenAI n’est sortie qu’en novembre dernier, on apprenait il y a quelques semaines qu’une organisation en Inde voulait mettre le bot à sa tête (voir notre article). Et maintenant, on apprend par le quotidien aboudabien “The National” que les Émirats arabes unis vont introduire dans les écoles des tuteurs pour les élèves, fonctionnant avec ChatGPT (et ses concurrents) pour les accompagner et les faire progresser !
C’est le ministre de l’Éducation des EAU en personne, Ahmad Al Falasi, qui en fait l’annonce jeudi 2 mars, dans le cadre du “Alef Education Summit”, une journée réunissant des professionnels du monde de l’enseignement, et des experts du numérique pour discuter de l’avenir de l’éducation, au Musée du Futur de Dubaï. Et que concrètement, le ministère de l’Education aller travailler avec des partenaires comme Microsoft, OpenAI “pour garantir que les technologies de l’IA sont utilisées pour améliorer la qualité de l’apprentissage et de l’éducation” :
“Au ministère de l’éducation, nous nous engageons à adopter des technologies d’avant-garde et nous collaborons avec nos partenaires pour développer des tuteurs “IA” alimentés par les GPT, et faire évoluer la technologie de l’éducation afin d’améliorer le système éducatif des Émirats arabes unis. Avec l’accélération de l’évolution de la science et des technologies de l’éducation dans le monde, les méthodes traditionnelles d’enseignement ont été transformées, des outils innovants révolutionnant la salle de classe grâce à l’apprentissage interactif et à distance.”
Quid des professeurs ?
Pour autant, le ministre de l’Éducation a insisté sur le fait que l’utilisation de ces nouvelles technologies n’éclipserait pas le rôle de l’enseignant dans les écoles. Bien au contraire, ceux-ci resteraient “le pilier de l’apprentissage”. Mais l’usage des IA génératives et des grands modèles linguistiques seraient des “transformateurs”, qui vont inciter les universitaires à repenser leurs méthodes d’enseignement, selon l’institution : “Cela amène les enseignants, les universitaires et les éducateurs du monde entier à réévaluer non seulement la façon dont ils enseignent, mais aussi la façon dont ils évaluent”.
Une manière aussi de prendre de front la crise profonde qu’introduit l’arrivée de l’IA dans plusieurs domaines d’activités, et en l’occurence l’enseignement ici : “Plutôt que de penser à la technologie comme un outil pour surmonter une crise, nous devrions penser à la technologie comme un outil pour nous aider à transformer l’éducation”.
Une réponse assez inédite pour autant, puisque la tendance globale est surtout de bannir l’usage de ChatGPT dans le monde de l’enseignement, que ce soit au niveau des élèves comme des professeurs.
Mais cette direction prise par les Émirats pourrait aussi donner des idées pour palier des déficits de ressources humaines dans l’enseignement. C’est notamment le cas aux États-Unis, où il n’y a pas assez d’enseignants dans certaines zones, et où en conséquence les écoles n’ouvrent que trois ou quatre jours par semaine, faute d’enseignants. “C’est une catastrophe !” d’après Geoffrey Canada, président de l’association “Harlem Children’s Zone”, qui voit ces robots et la technologie “IA” comme une solution très crédible à envisager au plus vite.
Quant aux problèmes des IA fréquemment observés depuis plusieurs semaines, qu’il s’agisse des “hallucinations”, ou seulement des réponses fausses proposées comme vraies et certaines, le ministre Ahmad Al Falasi n’a pas pris position…