Kevin Systrom et Mike Krieger ont dévoilé leur nouveau projet, une app nommé Artifact, qui s’attaque à la consultation de médias écrits.
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D’Instagram à 2023, en passant par le milliard
En octobre 2010, Facebook a six ans, bientôt sept. Twitter en a quatre. Snapchat n’est encore qu’un projet, qui ne sera lancé qu’un an plus tard, en septembre 2011. ByteDance, l’entreprise derrière Tiktok, ne sera elle crée que deux ans plus tard. Mais c’est en octobre 2010, le 6, que l’Américain Kevin Systrom et le Brésilien Mike Krieger lancent l’application Instagram sur les stores. Une application qui propose des effets de filtre sur les photos. Le succès est au rendez-vous, et deux mois plus tard, Instagram dépasse le million d’utilisateurs.
Le 10 avril 2012, 552 jours après le lancement d’Instagram, l’application est racheté par Facebook pour un milliard de dollars. Les deux fondateurs resteront cependant travaillé pour le groupe jusqu’en septembre 2018.
Les fondateurs d’Instagram lancent “Artifact”
Quatre ans et demi plus tard, les deux hommes reviennent donc aux affaires, à 36 et 39 ans. Annoncé par le média The Verge, ils lancent une nouvelle application nommée “Artifact”.
A l’opposé de la tendance actuelle du tout-vidéo, Artifact se base sur les contenus textes, et le service va proposer à ses utilisateurs un fil d’actualité avec des articles issus de de grands noms de la presse écrite, comme de sites plus modestes, et des blogs thématiques.
Comme sur tous les services modernes, la page principale d’arrivée de l’app Artifact va être personnalisée en fonction de chaque utilisateur. Une technologie algorithmique suivra le comportement de celui-ci, pour comprendre ses goûts, et lui proposer des contenus en rapport. Pour les utilisateurs de Twitter, de FlipBoard, de feu NewsRepublic, ou de Google Discover, rien de nouveau sous le soleil. Mais Kevin Systrom pense que la technologie algorithmique de personnalisation de Artifact peut réellement apporter une plus value pour l’utilisateur, et en faire un argument différenciant face aux acteurs existants :
“Au fil des années, ce que j’ai vu, c’est qu’à chaque fois que nous utilisons l’apprentissage automatique pour améliorer l’expérience du consommateur, les choses se sont améliorées très rapidement.”
La surcouche “réseau social” pourrait venir apporter de la différenciation, avec des interactions entre “amis”, des discussions entre utilisateurs et – bien sûr – des messages privées. Néanmoins, cet aspect ne semble pas très éloigné (du tout) de ce qu’il est déjà possible de faire sur Twitter, quand on utilise l’application pour l’actualité, ou sur Flipboard (qui propose de créer des profils, des magasines publiques ou privées, et des sections commentaires tout à fait performantes). Même Facebook tend vers ce modèle avec la mise en avant de contenus éditoriaux et de groupes à thèmes, depuis que plus personne ne met de photos dessus.
L’application n’est pour l’instant testée qu’en béta-privée, et les échéances ne sont pas communiquées quant à une sortie publique.