Anticipant la vague de l’IA générative, Morgan Stanley s’est associé avec OpenAI dès 2022, et déploiera prochainement un chatbot financier spécialisé.
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La banque Morgan Stanley s’est associée avec OpenAI pour développer un chatbot financier spécial
Les riches clients qui s’adressent à un conseiller financier de la banque Morgan Stanley pour discuter de leurs investissements pourraient connaître une expérience radicalement différente dans un avenir proche : un chatbot spécialisé écoutera leur conversation, et apportera de la valeur à l’échange à travers différents moyens.
Après avoir testé le prototype de chatbot financier “auprès de 1 000 conseillers financiers pendant quelques mois”, la banque Morgan Stanley lancera ce mois-ci un robot d’intelligence artificielle générative, développé avec les créateurs de ChatGPT, OpenAI, d’après les informations de l’agence Reuters.
Le personnel de Morgan Stanley pourra utiliser l’assistant virtuel “pour trouver rapidement des informations ou des formulaires au lieu de passer au crible des centaines de milliers de documents”.
Une première étape seulement, alors que l’intelligence artificielle générative est une promesse bien plus large. La banque développe d’ores et déjà une technologie plus globale capable de :
- Créer un résumé de la conversation
- Rédiger un email de suivi suggérant les next step et/ou le follow-up
- Mettre à jour la base de données commerciale de la banque (CRM, ERP…)
- Programmer un rendez-vous de suivi
Des fonctionnalités pas révolutionnaires, mais qui feront gagner en efficacité. Plus loin, le chatbot sera capable “d’apprendre comment aider les conseillers à gérer les finances des clients dans des domaines tels que les impôts, l’épargne-retraite et les héritages”.
Le bot apportera des informations et un soutien administratif aux conseillers financiers, mais les conseils en matière d’investissement resteront du ressort des humains.“Le conseiller reste au centre” du processs, a expliqué Sal Cucchiara, le chief information officer de Morgan Stanley pour la gestion du patrimoine et des investissements. Pour l’instant, les employés voient la technologie comme un outil utile, et ne s’inquièteraient pas d’être remplacés par des robots.
Sal Cucchiara est l’un des dirigeants à l’origine de l’investissement en temps et en capitaux de la banque dans le domaine de l’IA. Il a pour mission de surveiller en permanence la Silicon Valley et les nouveautés qui en émergent, à la recherche de fournisseurs technologiques potentiels et d’innovations (amenées à devenir incontournables). Il a rencontré les dirigeants d’OpenAI dès 2022, avant que l’application ChatGPT ne soit lancée pour le grand public, à l’automne.
Cucchiara a décidé très vite qu’il fallait travailler avec OpenAI : “Il est rapidement devenu évident que nous devions nous associer avec eux, car ils avaient une longueur d’avance sur tous les autres.”
Pour lui, “L’impact (de l’IA) sera très important, potentiellement comparable à l’avènement d’Internet.” Des mots qui rappellent ceux de Satya Nadella, il y a quelques jours (voir).
Andy Saperstein, Managing Director et Head of Morgan Stanley Wealth Management, s’est ensuite envolé pour la Californie afin de discuter d’un partenariat avec Sam Altman, PDG d’OpenAI, et Boris Power, l’un des membres du staff technique de l’entreprise. Les deux entreprises ont signé un accord dès l’été 2022, “en vertu duquel Morgan Stanley bénéficie d’un accès privilégié au développement de produits pour la gestion de patrimoine”.
Les rivaux pas en reste
Cette initiative précoce en matière d’IA s’inscrit dans la stratégie de Morgan Stanley “visant à stimuler sa division de gestion de patrimoine, dont les recettes nettes ont augmenté de 16% pour atteindre un niveau record au deuxième trimestre et dont les nouveaux actifs des clients ont augmenté de 90 milliards de dollars”, toujours selon Reuters.
Le PDG James Gorman a pour objectif d’atteindre 10 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion.
Morgan Stanley n’est pas la seule institution financière majeure à s’intéresser à l’IA. Alors que les banques utilisent déjà l’intelligence artificielle pour optimiser certains calculs, analyser les transactions des clients mais aussi détecter les fraudes, les géants de Wall Street se tournent vers les nouveaux usages potentiels de l’IA dite générative, capable de produire “du texte, des images et d’autres données”.
Reuters cite JPMorgan Chase, qui a nommé Teresa Heitsenrether chief data and analytics officer en juin 2023 pour conduire l’adoption globale de l’IA au sein l’entreprise. L’assistant virtuel de Bank of America, Erica, aurait déjà eu plus d’un milliard d’interactions avec des clients depuis son lancement, en 2018, il y a déjà cinq ans. Moody’s Analytics travaille également avec OpenAI et Microsoft pour développer un assistant de recherche qui peut être utilisé par les clients.Morgan Stanley fait appel à OpenAI pour lancer un chatbo