Un train à sustentation magnétique, lancé dans un tube sous vide de 2km, ouvre la voie d’un hyperloop chinois industrialisé.
Image en couverture : © China Aerospace Science and Industry Corporation
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La Chine déploie un “hyperloop” sur une ligne de 2km
Le média chinois China Daily rapporte dans un article que le projet d’Hyperloop développée dans le pays vient de conclure une première étape décisive. En effet, des chercheurs chinois ont réalisé avec succès un test complet d’un système de pointe, impliquant un train à sustentation magéntique (ou train maglev) évoluant à grande vitesse, et circulant dans un “tuyau” sous vide. D’après un communiqué de presse publié par l’Université du Nord de la Chine, l’essai a réussi à propulser ce train maglev, atteignant jusqu’à 130km/h dans cette ligne d’essai longue de 2 kilomètres. Cette infrastructure a été réalisée dans le comté de Yanggao, à Datong, dans la province du Shanxi, au nord de la Chine.
Le système testé en ce moment se base sur les toutes dernières technologies de lévitation magnétique supraconductrice, permettant à la navette de se désolidariser du rail, afin d’éliminer la résistance due aux frottements. Tout en bénéficiant des avantages d’un environnement à vide, pour réduire considérablement la résistance opposé par l’air sur le véhicule.
D’après le journal, c’est ici la première fois qu’un tel système de transport, où que ce soit dans le monde, dérivé du projet Hyperloop popularisé par Elon Musk il y a dix ans maintenant, fait l’objet d’un test complet et concluant de cette échelle. Maintenant, une série de tests différents, plus précis et plus poussés, sera réalisée dans les prochains mois.
Le hyperloop chinois vise les 1000km/h !
Deux entités importantes chinoises sont à l’oeuvre sur ce projet : le laboratoire provincial est construit conjointement par l’université du Nord de la Chine, et le troisième institut de recherche de la China Aerospace Science and Industry Corpation. Le but affiché est de fournir une plate-forme d’essai pour cette technologie de “lévitation” magnétique, évoluant dans un tube à vide.
Une cérémonie officialisant la pose de la première pierre de ce laboratoire prévu pour les trains maglev à grande vitesse, sur ce premier projet de ligne d’essai, avait eu lieu le 24 mai 2021. Le laboratoire construira dans les prochaines années une seconde piste d’essai, à échelle “commerciale”, de 60 kilomètres de long, dans le comté de Yanggao. La construction sera faite en trois phases, et son achèvement permettra en théorie d’atteindre une vitesse maximale de 1000 km/h aux maglevs.
Un premier succès qui n’enlève rien aux problèmes structurels de l’Hyperloop
Depuis une décennie, l’engouement mondial sur ce système de train évoluant à très grande vitesse dans des tubes translucides sous vide, lévitant au-dessus d’un monorail, dans un monde futuriste vert et merveilleux, ne se dément pas. Et pourtant, si d’année en année, les essais concluants se font échos à travers le monde, de la Chine à l’Italie, du sud de la France à la Californie, non seulement aucune ligne concrète n’est sortie de terre, mais pas une seule organisation n’a levé les problématiques réelles que posent le développement d’un réseau “hyperloop”.
Et ses problèmes sont très sérieux, et ne peuvent être balayés d’un revers de main :
- Comment développer un réseau de lignes maillant un territoire, avec une technologie qui doit presque reposer sur un axe droit ? Les contraintes technologiques imposent des courbes extrêmement étendues.
- Comment mettre en place des interconnexions, des gares, des stations, ou faire évoluer les passagers, dans un environnement devant rester sous vide pour être efficient ?
- Comment assurer la sécurité d’un tel réseau contre les attentats, quant on imagine la gravité d’une explosion à n’importe quel point du réseau (et pas seulement au point où se trouve le train) ?
- Quelle serait la viabilité économique d’un réseau ayant la capacité de répondre à tous ces points préalables ? Le billet serait-il un tant soit peu compétitif avec le ratio prix/durée d’une ligne ferroviaire “classique” ?
Autant de sujets que les projets pilotes ne règlent pas, déployant pour l’instant des milliards pour développer des tronçons d’essais technologiques.