Big Apple perd de la hauteur alors que les eaux montent partout sur le globe, d’après une étude.
Image en couverture : New York
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New York coule !
New York est une ville immense, qui couvre 1 214 kilomètres carrés. Pour donner une comparaison, Paris ne fait que 105 km2, et c’est en incluant les bois de Boulogne et de Vincennes. Ce qui donne peu ou prou à la capitale française la taille d’un village de province par rapport à Big Apple. Un bled.
Et si New York est une ville immense, c’est aussi une ville en perpétuel renouvellement. Sur les dernières années, plusieurs édifices impressionnants sont sortis de Terre. Citons par exemple la Brooklyn Tower (voir notre article), la Central Park Tower et ses 472 mètres de haut, achevée en 2021, la tour Steinway (435m), la même année, le One Vanderbilt (427m) en 2020.
On peut aussi citer le complexe Hudson Yards, avec les bâtiments The Spiral (314m / 2022), 50 Hudson Yards (322m / 2022), 35 Hudson Yards (307m / 2019) et 30 Hudson Yards (387m / 2019). Quatre gratte-ciel massifs… et lourds ! Très lourds !
Plus largement, c’est en fait toute la ville de New York qui est lourde, avec les centaines de milliers de construction qui s’agglomèrent le long de ses larges artères quadrillées. Des immeubles et de hautes tours à perte de vue, auxquels s’ajoutent les 8 millions de personnes qui vivent à New York !
La ville s’enfonce dans le sol sous son propre poids !
D’après une étude publiée le 8 mai dans la revue Earth’s Future, la masse totale de plus d’un million de bâtiments de Big Apple représente 764 millions de tonnes. la masse totale de plus d’un million de bâtiments new yorkais, soit 764 000 000 000 kilogrammes. Et ce sans prendre en compte le système de transport (routes, voies ferrées, etc) ou les réseaux annexes (tuyauteries, etc).
Un poids considérable, qui peut être rapproché à celui d’une montagne. Sauf que cet équivalent de montagne pèse d’une manière inquiétante sur la surface de la ville, qui est aussi un port, enclavé entre l’océan Atlantique, le fleuve Hudson et l’Est River.
Ce qui fait que la composition du sol de New York est faite de dépôts de limon (une formation sédimentaire ayant la consistance de l’argile ou du sable), mais aussi directement de sable et de lac argileux, et de roches indépendantes. Et bien sûr ces sols “mous” sont particulièrement sujets à l’affaissement. Surtout sous le poids d’une montagne…
Conséquence : New York s’enfonce dans son propre sol, avec une moyenne de 1 à 2 millimètres par an seulement, pour l’instant. Mais les choses ne vont pas s’améliorer pour la ville avec la montée des eaux, qui va exposer New York a de graves inondations, alors qu’une partie des terres n’est qu’à 1 ou 2 mètres au-dessus du niveau de l’eau.
En extrapolant, on peut envisager que certaines parties de la ville perdent plusieurs dizaines de centimètres d’ici la fin du siècle, alors que dans le même temps le niveau de l’océan pourrait monter d’un mètre, aidé notamment par la fonte des glaciers à quelques milliers de kilomètres au nord.
New York, future Venise ?